Lorsqu'une personne devient dépendante, elle est victime de l'action de facteurs à la fois biologiques, psychologiques et sociaux. Les facteurs biologiques sont les antécédents familliaux : avoir dans sa famille des personnes en difficulté avec l'alcool augmente son propre risque d'être dépendant, même s'il n'existe pas de gêne qui expose a l'alcoolisme. Ce qui est transmis, c'est une sensibilité ou, au contraire une résistance à l'alcool. Les personnes qui sont génétiquement intolérantes à l'alcool, du fait de l'abcence d'une enzyme permettant de la dégrader ne deviennent pas alcooliques. A l'opposé, plus nous supportons l'alcool, plus nous courons le risque d'en consommer beaucoup et éventuellement d'en avoir un usage addictif. Concernant le facteur psychologique, il faut aller contre les idées simples selon lesquelles la dépréssion ou le malheur fait boire. La réalité est inverse: c'est l'acool qui déprime et qui rend malheureux. Le seul facteur psychologique objectif qui pourrait entrer en jeu est la tendance à avoir des comportements incontrôlés et impulsifs: quelqu'un qui << tient >> bien l'alcool, qui a des parents alcooliques et qui aime prendre des risques doit être vigilant, même si il n'existe pas de fatalité ! Enfin le facteur social est l'accessibilité du produit. Que nous le voulions ou non, il existe un lien entre la consommation collective d'une substance et le nombre de personnes qui en sont dépendantes. Cela ne plaide pas pour la prohibition mais pour une certaine vigilance par rapport à l'accessibilité du produit.